Ressasser de mauvais souvenirs face à sa phobie... [LIBRE]

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......Il devait être aux alentours de vingt-et une heures trente. Je faisais les cent pas dans ma chambre en me mordant les ongles, angoissé. Deishii n'était pas présente. Elle passait peut-être la soirée avec des amis. Et moi je me demandais si je devais aller me coucher maintenant ou aller faire un tour dehors, loin de toute présence humaine.
......Cela faisait maintenant trois semaines que je suivais mes études à Kuro, et deux que la jeune fille et moi partagions la même chambre. Je n'arrivais pas à croire que je ne lui ai encore fait aucun mal durant ma période « noire ». En vérité, je ne voulais pas lui avouer que je prenais des somnifères, histoire d'éviter de la côtoyer durant ces moment-là. Ce n'était pas très bon de prendre ce genre de médicaments à mon âge mais que pouvais-je faire d'autre ? Je ne souhaitais vraiment pas m'en prendre à ma colocataire sans raison. Mais deux semaines de somnifères rendaient mes nuits difficiles à supporter : je faisais des cauchemars, me réveillais en sueur et peinais à me rendormir. Le matin, j'étais épuisé et le soir, je reprenais des somnifères parce que j'avais peur de ne pas m'endormir avant vingt-deux heures.
......Aujourd'hui, en cette soirée agréable et sans nuages, je décidais d'arrêter. Je finirais par en être dépendant et mieux valait prévenir que guérir. C'est donc sans hésitation que je jetai le reste du paquet de médicaments dans la poubelle de la salle de bain. Puis je sortis de la chambre et verrouillai la porte. J'avais besoin de prendre l'air. Si Deishii se trouvait dans la chambre quand je revenais et qu'elle dormait, ça irait. Il ne me restait plus qu'à espérer que ce soit le cas... Je m'éloignai du dortoir et me rendis au rez-de-chaussez pour atteindre le hall. Je passai les grandes portes et me retrouvai dehors, dans la douche fraicheur de l'air ambiant.
......Après avoir regardé autour de moi, je pris le chemin qui menait à la piscine de l'école. Pourquoi vouloir aller là bas ? Peut-être pour ressasser de désagréables souvenirs que l'eau chlorée et ses reflets dansants m'aideraient à percevoir plus clairement. L'endroit était éclairé par quelques lampes de jardin dont la faible lumière multipliait mon ombre sur le sol de béton. Je trouvai un banc situé à trois ou quatre mètres de la piscine et m'y installai en m'asseyant sur le dossier. Je ne sus combien de temps je me mis à fixer la rangée de buissons plantés non loin. Mais ce dont je demeurais certain, c'est que le moment était venu. Ma montre sonna vingt-deux heures...
......Je fermai les yeux et pris ma tête entre mes mains. Un douloureux souvenir fusa dans mon esprit par succession de flashs ininterrompus. Je vis mes parents debout au milieu d'un cimetière. Ma mère pleurait, mon père la prenait dans ses bras. Ils regardaient une tombe surplombée de fleurs de toutes les couleurs. La vue du prénom de ma petite sœur gravé sur le marbre me serra le cœur, à tel point que j'en gémis de douleur. Je fermai les poings, tirant quelques mèches de mes cheveux au passage et me mordis la lèvre inférieure jusqu'au sang.

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Asumi marchait tranquillement dans le centre-ville, tout illuminé par les vitrines des magasins, les panneaux clignotants au dessus de ceux-ci, ou encore, par les guirlandes électriques toujours accrochées entre deux poteaux électriques, créant ainsi une ambiance presque festive. Sa montre sonna alors vingt-deux heures pile. Elle leva son bras afin de mieux lire ce qu'elle affichait :

-Quoi ?! Vingt-deux heures déjà ?! S'exclama-t-elle avec surprise en s'arrêtant en plein milieu de la rue, je vais me faire tuer si je ne rentre pas immédiatement !

Sur ces derniers mots, la jeune fille courut en direction de Kuro, en évitant les passants qui la regardèrent avec étonnement.
Asumi avait passée sa journée dehors, exigeant un peu de distraction et de solitude, avant la rentrée qui se faisait imminente. Elle n'aurait jamais pensée à rentrer à une heure si tardive ! Elle avait simplement fait connaissance avec un autre élève de Kuro au bord du lac et...une petite halte dans un mignon restaurant où le reste de son argent de poche pour les vacances partit dedans...La blonde soupira, sa gourmandise lui vouait toujours des défauts !
Approchant devant le portail pour entrer à l'intérieur du lycée, Asumi s'arrêta brusquement : même si elle ne connaissait pas encore parfaitement les règles de l'établissement, elle risquerait d'avoir des ennuis si elle se faisait pincer en retournant à sa chambre à cette heure-ci et en ce nouveau début d'année, mieux valait éviter... La jeune fille se résolut à faire un large détour et déboucha sur la piscine, située à l'extérieur de l'école, et clôturée par un grillage.

"Pourvu que la porte arrière soit ouverte !" Pria-t-elle intérieurement, une légère sueur au front.

A son grand soulagement, la porte s'ouvrit en un seul coup. Asumi sourit de sa propre chance. Elle se retourna pour fermer la porte en toute discrétion. Son sourire se figea quand elle entendit un bruit derrière elle. Elle tourna sa tête blonde et vit que c'était quelqu'un qui avait émit ce bruit. Comment allait-elle se justifier ? Quand son regard fut adapté à l'obscurité, elle étudia plus en détails la personne en question qui était assise sur le dossier d'un banc, le visage dans les mains : elle avait des cheveux étrangement bleus, fluorescents avec la lumière du bassin...Des cheveux bleus ?...

-Constantine ? Appella-t-elle, en se souvenant du jeune homme qu'elle avait rencontré beaucoup plus tôt sur le toit, et qui l'avait émerveillée avec son violon, c'est toi ? Mais que fais-tu ici ?

C'était plutôt à elle de se poser cette question mais elle se rapprocha de lui, comme si de rien n'était.

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......- Constantine ? me héla une voix féminine au loin.

......Je rouvris les yeux. Oh non... une fille m'appelait, venait dans ma direction. Qui était-ce ? Apparemment, elle me connaissait mais moi, je n'arrivais pas à me souvenir de cette voix. Des pas se rapprochèrent et s'arrêtèrent juste devant moi. Je ne bougeai pas et cherchai rapidement un moyen de ne pas faire dégénérer la conversation, même si elle venait à peine de commencer.

......- C'est toi ? s'enquit la jeune fille incertaine à cause de la semi obscurité. Mais que fais-tu ici ?

......Quelle question ! Je faisais bien ce que je voulais. Lentement, je desserrai les poings, baissai les bras et relevai la tête. Le goût du sang dans la bouche, je fixai mon interlocutrice sans la reconnaître au début. Puis en voyant ses cheveux blonds, la légère pâleur de sa peau et ses yeux bleus, je me souvins. Je l'avais rencontrée sur le toit de l'école un jour de pluie où je jouais du violon. Elle s'appelait Asumi, me semblait-il. Elle me regardait avec l'air de se demander ce que je pouvais bien fabriquer assis sur ce banc en pleine nuit, du sang au coin des lèvres et l'air déprimé.
......Je ne la quittai pas des yeux, ne clignai pas une seule fois des paupières en l'espace d'une minute de silence complet. J'ignorais quoi dire. Le souvenir du cimetière et de la tombe de ma sœur n'avait pas disparu de mon esprit. Je le voyais parfaitement, devant une image floue d'Asumi curieuse de savoir ce que j'allais répondre.

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Ayant prit Constantine de cours, la seule réaction qu'il eut devant Asumi fut de la fixée sans grande émotion, mais le regard perdu dans ses pensées. Ceci, plus son silence, devint gênant pour la jeune fille. Elle avait du l'interrompre dans son moment de solitude...
Elle remarqua alors le sang qui perlait au coin des lèvres du jeune homme. Ses yeux s'agrandirent d'appréhension; elle frémit et son souffle s'accéléra. Asumi ne supportait pas la vue du sang, même pas la moindre goutte, depuis ce fameux jour où...

"Stop !! Ce n'est pas le moment d'y penser !" Se dit-t-elle en secouant sa tête blonde.

Elle prit une grande inspiration et fit basculé son sac à dos sur sa poitrine : elle l'ouvrit d'un coup sec et plongea sa main droite à l'intérieure.

-Tiens, dit-elle à l'intention de Constantine, toujours le regard vide, en lui tendant un mouchoir propre, essuie toi avec ça.

Elle attendit patiemment que le garçon aux cheveux bleus le prenne, détournant le regard de sa phobie.

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......C'est à peine si je vis ses yeux s'écarquiller d'horreur. Que lui arrivait-il ? Ma tête d'enterrement l'effrayait-elle à ce point ? Si mon comportement la gênait, elle n'avait qu'à s'en aller. Au lieu de cela, elle attrapa le sac à dos qu'elle portait et le ramena devant elle. Après l'avoir ouvert, elle fouilla dedans et en sortit un mouchoir en papier qu'elle me tendit.

......- Tiens, essuie-toi avec ça, dit-elle gentiment.

......Elle détourna très vite les yeux et je compris alors ce qui la tracassait : elle ne supportait pas la vue du sang. Pour tout avouer, je m'en fichais royalement. Je ne la forçais pas à rester là alors si elle voulait s'en aller pendant qu'il en était encore temps, mieux valait qu'elle le fasse. Après tout, je ne lui avais rien demandé. Mon regard changea enfin de direction pour aller s'attarder sur le mouchoir qu'Asumi tenait toujours. D'un geste un peu brusque, je repoussai sa main.

......- Laisse-moi tranquille, finis-je par dire à voix si basse que je ne sus pas sûr d'être entendu.

......Puis d'un revers de manche, j'essuyai le sang qui commençait à sécher au coin de mes lèvres.

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Le mouchoir en papier tomba par terre après que Constantine eut repoussé la main d'Asumi d'un geste assez brusque. Celle-ci s'offusqua : ce n'était pas le Constantine doux et calme, qu'elle avait rencontré trois semaines plus tôt, mais un jeune homme froid et agressif, au regard vide, qui se tenait devant elle.

-Laisse-moi tranquille, déclara-t-il d'une voix à peine audible, coupant ainsi son silence.

Il s'essuya le coin des lèvres avec sa manche; Asumi eut une légère grimace de dégoût. Elle l'observa, perplexe. Que lui arrivait-il ? Pourquoi se montrait-il si distant ?
Cela lui rappelait Matsuko, quand elle s'enfermait dans sa chambre afin d'être seule et de se remémorer de désagréables souvenirs; la mort de ses parents et de son petit frère... La jeune blonde allait la rejoindre, s'asseyait en silence à côté d'elle sur son lit, observait la fragile brune qui tenait son visage entre ses mains et attendait avec beaucoup de patience, en lui caressant doucement le dos d'une main. Au bout d'une heure ou deux, les vannes s'ouvraient et Matsuko évacuait tout son chagrin à chaudes larmes. Elle la prenait dans ses bras et la laissait pleurer. Les mots étaient insuffisants pour la réconforter.
Si Constantine était dans le même cas (même si elle pensait qu'il ne puisse pleurer), Asumi voulait vraiment l'aider, qu'importe sa réaction. Elle se baissa pour reprendre le mouchoir et le fourra dans sa poche. Puis elle déposa son sac au pied du banc et s'assit à côté du jeune homme, toujours plongé dans ses pensées et le regard fixé sur un point imaginaire. D'une main incertaine, la jeune fille toucha son dos avec douceur. Il n'eut aucune réaction. Elle continua lentement, répétant ainsi le même geste qu'avec Matsuko.

"Pourvu qu'il ne croit pas que se soit de la simple pitié ou qu'il se montre plus agressif..." Pria-t-elle en silence.

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......Le mouchoir tomba mollement aux pieds de la jeune fille sous son regard surpris. Elle le ramassa et le rangea dans sa poche. Puis elle laissa son sac au pied du banc et monta dessus pour s'asseoir à côté de moi. Là, elle approcha sa main et me toucha doucement le dos, l'air incertain. Ce contact me fit désagréablement frissonner et je ne pus m'empêcher de me lever pour sauter du banc. Je tournai le dos à Asumi et serrai les poings. Pourquoi voulait-elle absolument me consoler ? Ne pouvait-elle pas s'occuper de ses affaires ? Je n'avais pas besoin de sa compassion.
......Je m'approchai du bord de la piscine et laissai mon regard se perdre dans les profondeurs obscures de l'eau chlorée. Je ne parlerais de mon passé à personne et ce n'est pas cette fille qui me ferait cracher le morceau sous prétexte de compatir. Comment pouvait-elle s'imaginer une seule seconde me faire oublier la mort de ma petite sœur ? J'ouvris la bouche pour lui dire de s'en aller mais la refermai. C'est moi qui partirais. Je ne voulais plus voir cette piscine et toute cette eau qui commençait à m'effrayer.
......Oui, elle m'effrayait. Depuis l'accident, je ne pouvais plus m'approcher d'une étendue d'eau sans en éprouver une certaine angoisse. Et inutile de préciser que j'étais incapable d'y tremper ne serait-ce qu'un pied. Pourquoi avais-je eu l'idée de venir me promener jusqu'ici alors ? Quel idiot ! Et pour couronner le tout, je devais faire en sorte d'éviter de m'en prendre trop violemment à Asumi si elle insistait pour m'aider. Je levai une main pour la passer dans ma chevelure cyan et soupirai, épuisé à la fois physiquement et mentalement.

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Constantine se leva précipitamment au contact de la main d'Asumi, visiblement agacé par la jeune fille, et marcha jusqu'au bord de la piscine. Il se passa la main dans ses cheveux bleus et soupira mollement en regardant l'eau.

"Voilà ! Tu l'as irrité, encore plus qu'avant ! Bien joué ma vieille !" Se reprocha intérieurement Asumi.

Elle ne pouvait rien y faire, c'était normal pour elle de vouloir aider les gens. De nature joyeuse et serviable, Asumi ne supportait pas de voir ses amis tristes ou en mauvaise posture. A force d'insister, à certains moment, elle en devenait agaçante, mais malheureusement elle ne s'en rendait pas toujours compte.
Pourtant, à cette heure tardive, elle voyait bien que Constantine voulait vraiment rester seul. Cependant, la jeune blonde s'interrogeait encore : était-ce le même Constantine de la dernière fois ? Si oui, pourquoi ce brusque changement d'attitude ?

Elle se souvenait de leur rencontre plutôt inattendue : c'était sur le toit de l'école et il pleuvait à grands torrents ! Il jouait tranquillement du violon sous la pluie sans être gêner ! En même temps il ne craignait pas le froid, une particularité qui lui valait ses cheveux bleus, se rappela Asumi. Il l'avait complètement charmée avec sa douce mélodie. C'était un jeune homme calme, souriant et chaleureux. Si différent de maintenant !

Revenant à la situation présente, le jeune fille se demanda que faire : devait-t-elle encore rester quelques minutes ou partir en le laissant se morfondre seul ?
Asumi choisit la première option; elle rejoignit Constantine au bord de la piscine. Reprenant un peu plus d'assurance, elle l'interrogea d'une voix douce :

-Constantine je vois que tu n'es pas bien, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu peux m'en parler tu sais...

Elle attendit de nouveau la réaction du jeune homme.

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......- Constantine, je vois bien que ça ne va pas, insista la jeune fille en se rapprochant. Qu'est-ce que tu as ? Tu peux m'en parler tu sais...

......C'en était trop.

......- Occupe-toi de tes affaires... répondis-je à voix basse.

......Je me retournai et lui lançai un regard noir.

......- Tu n'as pas compris ? Lâche-moi, dégage d'ici ! m'exclamai-je en colère.

......Comme elle allait dire quelque chose, je ne lui en laissai pas le temps. Je la pris par les épaules et la poussai.

......- Je n'ai rien à te dire !

......Je n'avais pas fait attention mais Asumi se trouvait tout près du bord de la piscine. C'est donc en poussant un petit cri de surprise qu'elle atterrit dans l'eau dans un « PLOUF » qui me fit sursauter. Au moment où elle remonta à la surface, je me précipitai sur la margelle.

......- L... Lexie... Lexie ! hélai-je en proie à une réelle panique.

......Asumi nagea vers moi en toussant. Elle avait dû avaler un peu d'eau. Je voyais dans ma tête la même scène que dans le passé. Ma petite sœur qui se débattait dans l'eau pour lutter contre la noyade et moi qui essayais d'attraper sa main sans pouvoir la rejoindre... C'est pour cette raison que je l'appelais au lieu de prononcer le prénom de la jeune fille qui me faisait face. Une fois hors de l'eau, je serrai la jeune fille dans mes bras sans prendre garde à ses vêtements trempés.

......- Excuse-moi Lexie, pardon... dis-je d'une voix tremblante. Je ne voulais pas, pardonne-moi...

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-Occupe-toi de tes affaires...

C'est que répondit Constantine face à Asumi, en lui jetant un regard noir. La blonde, qui n'aima pas ce regard, ouvrit la bouche pour répliquer, mais le jeune homme aux cheveux bleus fut plus rapide et la poussa par les épaules :

-Je n'ai rien à te dire !

Asumi ,surprise, fut désorientée et lâcha un petit cri avant d'atterrir dans l'eau. Elle remonta précipitamment à la surface et cracha un peu d'eau, reprenant un peu son souffle. Elle entendit aussi Constantine crié un prénom, qui n'était pas le sien. Mais pour l'instant, la jeune fille était énervée : elle n'avait pas du tout aimé sa réaction agressive. Comme elle était du genre susceptible, surtout quand les mots dépassaient la pensée ou une certaine violence, c'était compréhensif. Elle allait lui dire ce qu'elle pensait !
A peine sortie de la piscine, toute trempée évidemment, Constantine prit Asumi dans ses bras. Complètement troublée par ce changement d'attitude, elle rougit légèrement. Elle fut d'autant plus troublée lorsque Constantine déclara d'une voix tremblante :

-Excuse-moi Lexie, pardon...Je ne voulais pas, pardonne-moi...

La prenait-il pour quelqu'un d'autre ? Si c'était le cas, c'était extrêmement gênant car elle devait se retirer en douceur sans qu'il ne le prenne mal ou qu'il ne tente à nouveau quelque chose...

-Euh...Constantine ? Commença Asumi en se dégageant doucement même s'il la retenait toujours C'est Asumi, pas Lexie, que tu viens de pousser dans l'eau...Je...Je suis désolée d'avoir insisté, je vais te laisser tranquille...

Elle regarda les bras de Constantine qui la maintenaient, puis retourna à ses yeux verts, voulant se faire pardonner, pour pouvoir partir rapidement, mais exigeant tout de même une excuse, infime soit-elle.

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......- Euh... Constantine ? hésita la jeune fille en se dégageant légèrement de mon étreinte. C'est Asumi, pas Lexie.

......Je me figeai. Qu'avais-je fait ? Je venais de prononcer le prénom de ma petite sœur devant elle. A présent, elle devait se demander qui elle était et pourquoi j'agissais ainsi.

......- Tu viens de me pousser dans l'eau, continua Asumi d'une petite voix. Je... je suis désolée d'avoir insisté, je vais te laisser tranquille.

......Je la regardai. Ses joues étaient rouges et elle semblait véritablement embarrassée. Elle contemplait mes bras qui l'entouraient toujours puis croisa mon regard. A ce moment-là, je m'en voulus énormément d'avoir été aussi méchant avec elle. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de l'être avec tout le monde après vingt-deux heures. C'était plus fort que moi...
......Après quelques secondes de silence complet pendant lequel nous nous regardâmes sans ciller, je lâchai Asumi et baissai la tête, honteux. Puis je me téléportai dans ma chambre sans prévenir pour revenir avec une serviette de bain sèche. Je m'agenouillai de nouveau face à la jeune fille et posai la serviette sur ses épaules. Je lui devais bien cela en guise d'excuse.

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Constantine ne lâcha pas Asumi du regard pendant quelques secondes, qui semblaient interminable pour la blonde ! Toutefois, le jeune homme la retira ses bras et baissa la tête, honteux, comprenant soudainement sa faute. La jeune fille eut un sourire gêné. Elle ouvrit la bouche mais Constantine disparut subitement pour réapparaître de suite, une serviette de bain dans la main. Grâce à son pourvoir de téléportation conclut-elle après un bref moment de stupéfaction, sachant qu'elle l'avait déjà vu faire une fois.
Il s'agenouilla de nouveau en face d'elle et déposa la serviette sur ses épaules en guise d'excuse, puis tourna la tête embarrassé. Asumi sourit; elle n'allait pas s'énerver en fin de compte. Elle retira la serviette et la mit sur la tête à Constantine, avec une petite tape quand même. Puis elle ferma les yeux pour se concentrer : elle voulait faire comme au parc avec Shikago, l'autre élève de Kuro, faire sécher ses vêtements grâce à son pouvoir. Suivant son voeu silencieux, l'eau présente sur ses vêtements disparut petit à petit, s'évaporant progressivement dans l'air, la faisant frissonner.
Asumi se releva, satisfaite, reprit son sac et se retourna face à Constantine, l'air plus sérieuse :

-L'autre jour, sur le toit, je t'avais promis que je te montrerai mes pouvoirs, chose faite. Mais je ne l'utiliserai pas sur toi, j'imagine que tu comprends pourquoi...

Elle avait dit cela à voix basse, puis elle continua sur sa lancée :

-Je souhaite une explication sur ton comportement, mais plus tard, quand tu auras les idées plus claires. Sur ce, bonne nuit.

Elle ne rajouta rien de plus et partit de la piscine, laissant à nouveau Constantine seul, comme le premier jour de leur rencontre, sans se retourner cette fois.

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......Elle me sourit, ce à quoi je ne m'attendais pas vraiment. Puis elle enleva la serviette et me la mit sur la tête en me donnant une petite tape. Là, elle ferma les yeux un moment et je pus voir ses vêtements et ses cheveux sécher tous seuls, ou plutôt grâce à ses pouvoirs. La jeune fille se mit debout et reprit son sac.

......- L'autre jour, sur le toit, je t'avais promis de te montrer mes pouvoirs, chose faite, dit-elle très sérieuse.

......Je me souvenais vaguement qu'elle m'ait fait cette promesse...

......- Mais je ne l'utiliserai pas sur toi, ajouta-t-elle. J'imagine que tu comprends pourquoi...

......Oui, je comprenais. J'avais été brutal avec elle et ne méritais pas d'avoir son aide, bien que je ne sois pas vraiment mouillé. Mes manches et le devant de ma chemise étaient un peu humides mais je résistais au froid alors je ne craignais rien.

......- Je souhaite une explication sur ton comportement mais plus tard, quand tu auras les idées plus claires, conclut-elle devant mon absence de réponse. Sur ce, bonne nuit.

......Elle s'éloigna et disparut dans les ténèbres de la nuit, me laissant à genoux au bord de la piscine, la serviette sur la tête. Je la retirai, la serrai dans mes poings puis me levai. Je dus rester un bon quart d'heure à fixer l'eau chlorée sans la voir, repassant dans mon esprit cette soirée en vitesse accélérée. Je m'en voulais beaucoup d'avoir mal agi devant Asumi. Je lui ferais mes excuses quand je la reverrais, c'était certain. Pourvu que je ne la rencontre pas encore après vingt-deux heures...
......Après avoir poussé un long soupir, je me téléportai pour retourner dans ma chambre et me mettre au lit.

[Fin du RP]