premiers pas [PV Shôta]

Et voilà. C’était parti. Début du jeu…enfin si on était assez optimiste pour considérer cela comme un jeu. Ce qui n’était pas vraiment le cas de Makai alors qu’elle posait ses pieds sur le chemin bétonné de l’internat. Elle ne jeta pas un œil au chauffeur qui s’empressait de porter ses valises dans sa chambre le plus vite possible. Vite fini était synonyme de vite reparti pour lui.
Passer du temps avec un monstre n’était pas une chose que l’on désirait.

Elle eut un sourire devant la voiture. On se débarrassait d’elle avec classe au moins. Une roll Royce noire, des plus élégantes, un chauffeur en costume qui jouait au larbin en portant ses valises….Oui sa grand-mère avait mis l’argent qu’il fallait dedans. Après tout, officiellement, on envoyait la petite fille dans un riche pensionnat pour fille de bonne famille. Et non pas dans un asile de fous.

Guère plus motivée, elle détourna ses pas du chemin principal qui menait à la porte du bâtiment. A la place, elle partit sur les pelouses. La jeune femme ignorait si c’était autorisé ou non, mais elle s’en fichait. Elle portait un jean taille basse et une veste en cuir par-dessus un tee-shirt où le mot « Anarchie » se découpait en lettre capitale rouge sang. La parfaite image d’une rebelle, et non pas d’une petite fille modèle qu’elle ne voulait être et ne serait jamais.
Tant qu’à être un monstre, autant le faire avec gout, non ?

Elle ignora les autres élèves qui passaient par là. Ils le lui rendirent bien, ce qui lui convenait.
La jeune femme finit par arriver sous un chêne avec un tronc qui semblait solide. Elle aimait ces arbres. Ils n’avaient pas la beauté ni la grâce des cerisiers, mais leurs branches étaient solides. Elle caressa le tronc noueux, faisant le tour de ce dernier.
Derrière, elle était à l’abri des regards de ceux sur la pelouse principale. En face d’elle se trouvait des haies touffues. Une intimé otpimale pour ce genre d'endroits.
La jeune femme s’adossa au chêne et se laissa glisser jusqu’au sol où elle s’assit en tailleur, la tête contre l’écorce, regardant le ciel à travers les branches entremêlées.


_Au moins, la vue n’est pas mal. Se dit elle à voix basse.


La jeune femme soupira et laissa son regard se perdre, admirant le ciel bleu clair où courraient des nuages aux allures de barbe à papa blanches.

Comme entrée en matière on n’aurait pas pu trouver pire avec elle. Dès qu’elle sentit les racines s’enrouler autour de sa taille, elle se sentit prisonnière. Et s’il y a bien une chose qu’elle détestait par-dessus tout, c’était ça.
Elle se raidit prête à éveiller ses papillons. Mais d’abord, elle devait trouver la source du danger. De plus, elle était hésitante à les faire apparaitre si ce n’était qu’une farce ou un truc aussi idiot que ça. Elle n’aimait pas montrer ses pouvoirs.
Elle entendit parler, au dessus d’elle. Et dire qu’elle pensait être seule. Qu’elle idiote ! Elle s’était bien trop relâchée dans ce lieu inconnu.

La jeune femme tressaillit en se voyant soudain apparaitre en face d’elle, bien qu’habillée de manière ridicule. C’en était trop.

Elle se foudroya du regard.

_Les apparences sont parfois trompeuses….dit elle tout bas, d’une voix glaciale.

Au même moment de petits papillons dorés apparurent, semblant sortir d’un espace derrière elle, voltigeant dans un balai tranquille et envoutant. Il y en avait une demi-douzaine.
Désordonnés, ils volèrent tranquillement vers les deux jeunes femmes. Deux se posèrent sur les racines autour de sa taille, ne faisant rien, semblant attendre. Les 4 autres vinrent caresser sa doublure de leurs ailes.

_... très trompeuses. Compléta t elle avec un sourire mauvais tandis que ses papillons s’éveillaient à son désir.

Les quatre qui entouraient sa doublure devinrent de feu. L’un frôla sa joue pour lui laisser une brulure d’environs 5 centimètres. Superficielle, mais la menace était claire. L’un étant posé sur ses cheveux dans son dos, un autre sur le bas de sa robe de bonne famille, le troisième sur sa main, tandis que celui qui venait de la brûler se remettait en face d’ « elle », à quelques millimètres de son nez. Quand elle « attaquait », ses papillons devenaient bien plus rapides que des papillons ordinaires. Ou plutôt, vu qu’ils avaient un but, ils ne volaient plus de ci de là, mais allaient là où ils le devaient.

_Cessez cette imitation ridicule! Prévint elle, faisant augmenter la chaleur de ses papillons légèrement, de quoi à ce que le papillon sur sa main rende sa présence désagréable.