" J'ai faim ! " - Libre -

« Je pourrais peut être appelé maman » pensa Ayame au bout de centième fois où elle imaginait trouvée par miracle le chemin du dortoir.

Faisant le mouvement de chercher son portable dans la poche de son jean elle redressa la tête pour remarquer alors une fille qui marchait dans sa direction.

« Elle est jolie » se dit Ayame en voyant ses longs cheveux bleutés.

Elle la regarda un moment jusqu'à ce que la jeune fille semble regarder dans sa direction, Ayame fut surprisse lorsqu’elle remarqua le drôle de visage qu’elle afficha soudainement. Elle semblait désirée quelque chose avec avidité.

- Dragibus, dit alors la jeune fille en faisant sursauter légèrement Ayame.

Cette fois Ayame retint un petit rire en regardant les boulles jaunes qu’elle avait laissées de côté, doucement elle les prit dans ses mains pour les tendres à la nouvelle venue avec amusement. Elle comprenait parfaitement le regard que la jeune fille avait eu avant, elle aussi cela lui arrivait de fantasmer devant un cookie ou une sucette.

- Ils ont pour toi si tu les veux, dit-elle en souriant gaminement.

Tout en gardant les mains tendues vers l’inconnue elle marqua une pose pour la regarder plus attentivement, elle devait être plus jeune qu’elle. Son visage pâle tranchait le teint foncé de ses cheveux tandis que ses yeux étincellaient de la même sensation qu’on retrouvait dans les yeux d’Ayame. « Elle doit aussi aimer les bonbons » pensa aussitôt Ayame en constant cette ressemblance.

- Je m’appelle Ayame Soan, je suis nouvelle, déclara-t-elle finalement. Et toi ?

« Ils sont pour toi si tu les veux. » Dit la jeune fille en souriant gaiement. Matsuko se jeta littéralement sur les bonbons jaunes que lui tendait l'adolescente dont le visage lui était inconnu.
Matsu jeta un œil à la fille assise sur le banc. Elle la détaillait. Puis finalement, elle se présenta :

« Je m’appelle Ayame Soan, je suis nouvelle. Et toi ? » Dit-elle calmement avant de replonger la main dans le paquet de Dragibus. Ayame ? Nouvelle ? Matsu se disait bien aussi ! Elle s'assit par terre en tailleur et répondit :

« Nouvelle ? Je me disais bien aussi. Je n'avais jamais vu ta tête auparavant., déclara Matsuko en souriant. Je suis Matsuko Tanaka. À Kuro depuis deux mois maintenant ! » Elle avala les derniers bonbons jaunes qui lui restaient au creux de la main et dévisagea la nouvelle.

Elle avait l'air plus âgée qu'elle en tout cas. Ses longs cheveux noirs étaient carrément beaux et elle détenait de magnifique grands yeux gris. Son teint était un drôle de mélange entre le pâle, le rose et le mâte. C'était étrange, rare mais joli et cela renforçait la teinte sombre de ses grandes pupilles.

« Ayame ? C'est un joli prénom que tu as ! » Ajouta Matsuko, tout sourire. Elle apporta sa main à sa poche et en sortit une sucette vanille chocolat. Son mélange favori ! Elle la glissa entre ses lèvres sitôt l'emballage enlevé - ou plutôt, « arraché ».
Puis, Matsuko jeta un coup d’œil autour d'elle : elle baignait entre les valises d'Ayame.

« À en juger par tout ça, dit-elle en désignant les bagages fluo du bout de sa sucette, tu viens tout juste de débarquer. » Matsuko regarda Ayame. Après tout, elle était nouvelle. Et Kuro était un grand campus ! Peut-être s'était-elle perdue ? Matsuko se souvint qu'elle avait aidé un certain Menchi lors de son arrivée au bahut. Depuis, elle ne l'avait pas revu.

« Peut-être en vacances, le petit Menchi... » Pensa-t-elle en regardant le ciel toujours aussi bleu. Bleu azur et sans nuages, parce qu'elle était calme. Et oui ! Manger une sucette et des Dragibus rendait Matsuko folle de joie.
Alors, elle regarda sa sucette, la tournant en tous sens pour mieux l'observer en détail. C'était fou comme une chose aussi petite, aussi insignifiante pouvait changer l'humeur de quelqu'un.
Une voix au fond de l'esprit de Matsuko la rappela à l'ordre :

« Et toi alors ? C'est fou comme une petite fillette comme toi peut changer le temps rien qu'en changeant d'humeur... » Voilà qu'elle se parlait à elle-même. Bref ! Elle réinstalla la sucette dans sa bouche et regarda Ayame qui avait bientôt fini la poche de Dragibus.

« Quelle gourmande ! » Se dit Matsuko en écarquillant un peu les yeux.

- Nouvelle ? Je me disais bien aussi que je n’avais jamais vu ta tête auparavant, Résonna la voix de la jeune fille aux oreilles d’Ayame. Je suis Matsuko Tanka. À Kuro depuis deux mois maintenant.

Pour seule réponse Ayame hocha la tête comme les animaux que l’on mettait sur les plages avant des voitures – vous savez, ceux qui ont une tête qui bouge – et posa finalement son regard vers la dénommée Matsuko. Elle s’était assis en tailleur à même le sol et venait de terminer les bonbons que lui avait donnés Ayame.

- Ayame ? C’est un joli prénom que tu as, lui dit elle en sortant de sa poche une sucette.
- Merci, articula difficilement Akane en regardant la sucette avec intérêt. J’aime aussi beaucoup le tien.

Puis Matsuko désigna les valises qui les entouraient toute deux dans un geste simple et lui dit : - à en juger par tout ça, tu viens tout juste de débarquer.
- Oui, confirma aussitôt Ayame en soupirant. Je me suis un peu perdue dans cet immense bahut, puis j’ai eu un petit creux et c’est là que tu es arrivée.

Ayame marqua une pose laissant Matsuko afficher un visage rêveur pendant quelque minute où elle en profita pour terminer son paquet de Dragibus d’une traite, en reposant ses yeux vers Matsuko elle remarqua qu’elle avait elle aussi tournaée son regard dans sa direction et semblait étonnée. Ayame rigola légèrement en froissant l’emballage des Dragibus dans sa poche.

- Je suis une addict aux sucreries, avoua Ayame amusée par le regard de sa nouvelle rencontre. Enfin pas tous les jours, mais la plupart du temps.

Elle regarda encore un long moment Matsuko, sa sucette dans la bouche elle rappelait à Ayame la jeune fille qu’elle était, pour une simple friandise elle semblait en plein bonheur.

« On se ressemble » lâcha-t-elle finalement en se redressant légèrement pour lever les yeux vers l’immense bâtiment de son nouveau lycée. « Je suis trop flemmarde pour bouger » soupira-t-elle intérieurement en triturant par habitude le bas de son tee-shirt bleuté, « enfin soyons franc, je suis plutôt trop inquiète de découvrir mes nouveaux camarades pour bouger ». Elle lâcha cette fois un véritable soupire sans même s’en rendre compte et braqua ses grands yeux vers ses valises aux couleurs vives : « Et dire qu’en plus je dois me trimbaler tout ça, quelle idée hais-je eu d’emmener la moitié de ma chambre avec moi ? ».

Ayame hocha la tête dès que Matsuko se fut présentée. Puis elle regarda la sucette avec avidité tandis que Matsu complimentait son prénom.

« Merci., articula difficilement Ayame, comme scotchée à la sucette. J'aime aussi beaucoup le tien. » Et, alors que la bleutée désignait les valises du bout de la sucrerie, Ayame lui répondit en soupirant :

« Oui. Je me suis un peu perdue dans cet immense bahut, puis j’ai eu un petit creux et c’est là que tu es arrivée. » Elle marqua une pose tandis que Matsuko se triturait l'esprit avec une courte réflexion.
« Ah ! C'était justement ce à quoi je pensais., dit-elle soudainement. Tu es perdue. En même temps, ajouta-t-elle en jetant un coup d’œil au lycée, cet établissement est géant... » Ayame termina le paquet de Dragibus et le froissa sous le regard étonné de Matsuko. La nouvelle rigola en enfonçant l'emballage dans sa poche.

« Je suis une « addict » aux sucreries, avoua Ayame, semblant amusée par le regard de Matsuko. Enfin pas tous les jours, mais la plupart du temps. » Elle regarda Matsuko et la sucette pendant un long moment alors que Matsu souriait. Elle aussi, elle aimait les sucreries. Les bonbons acidulés et bien piquants, elle les adorait plus que tout ! C'était l'amour fou entre eux. Elle fit tourner sa sucette dans sa bouche. Et ne parlons pas de ce genre-ci de sucreries ! Matsuko raffolait des sucettes ! Chocolat, vanille, coca, pomme verte, vanille framboise, etc... Dès qu'il y en avait dans le placard, elle se jetait dessus. Ce qu'elle aimait par-dessus tout dans les sucettes, c'était mâchouiller le bâtonnet blanc dès la petite boule sucrée finit.

« Moi aussi, j'aime bien ça., finit-elle par dire alors que Ayame se redressait pour jeter les yeux sur le bâtiment. Mais, les sucettes sont mes sucreries favorites. » Ajouta la bleutée alors que la nouvelle triturait le bas son T-shirt bleu. Matsu l'entendit soupirer franchement puis poser son regard sur ses valises couleur pétards. Ayame semblait soucieuse, pensive. Comme légèrement inquiète.

Matsuko fronça les sourcils :

« C'est entrer dans le lycée qui te rends nerveuse ?, demanda-t-elle en croquant sa sucette. J'ai connu ça aussi. Mais moi, j'ai eu la chance d'entrer en même temps qu'une amie proche ici. Donc, ça a été plus facile. » La jeune fille regarda autour d'elle. Toutes ces valises qu'Ayame avait amenées seraient difficile à transporter dans la chambre de la nouvelle...

« On croirait que tu as apporté ta maison ! » Rigola Matsuko avant de se lever. Elle avala les derniers morceaux de la sucette tout en effaçant la poussière de son derrière. Puis, mâchouillant le bâtonnet de sucette comme elle aimait tant le faire, elle regarda Ayame. Une main sur sa hanche, l'autre tenant son bâton blanc, elle proposa :

« Tu veux que je te fasses faire le tour du campus ? Après avoir déposé tes affaires dans ta chambre bien sûr..., s'empressa-t-elle d'ajouter. Parce que se trimballer dans Kuro avec toutes ces valises... Voyantes qui plus est ! » Termina-t-elle sur le ton de la rigolade. Ayame devait être plus âgée qu'elle, mais elle pensait qu'elles s'entendraient bien. Déjà qu'elles avaient le goût des sucreries en commun... Oh et puis, comme elle disait : un bonbon, ça fait toute la différence. Matsuko porta la main à son pendentif Yin Yang tout en mâchant le reste de sa sucette.

Aux furent et à mesure que le soleil s’élevait un peu plus dans le ciel, Ayame conversait simplement avec Matsuko. La jeune fille avait approuvé quand elle lui avait dit s’être perdue, elle ne semblait nullement étonnée, sûrement avait elle déjà rencontrait bon nombre de personne s’étant perdues dans cette immensité qui servait de terrain pour le lycée Kuro.
Après Ayame appris aussi que les bonbons favoris de la jeune fille étaient les sucettes, cette fois ce fut à son tour de ne pas être étonnée, après tout elle venait d’en sortir une de sa poche et semblait la savourer avec un certain délice. Ayame ne répondit pas puisqu'à vrais dire elle n’avait jamais réfléchi à quel bonbon elle préférait.

« Peut-être les petites bouteilles de coca qui pétille dans la bouche » se dit-elle en rêvassant au bonbon, ayant presque le gout sur le bout de la langue. Puis revenant à la réalité elle écouta Matsuko qui lui demandait :

- C’est entrer dans le lycée qui te rend nerveuse ? J’ai connu ça moi aussi. Mais moi, j’eus la chance d’entrer en même temps qu’une amie proche. Donc, ça a été plus facile.
- Un peu, confirma Ayame en levant les yeux vers le ciel bleu. C’est la première fois que je quitte le nid familial, et contrairement à toi je ne connais personne ici donc mes repères se réduisent à zéro.

En rebaissant le regard, Ayame contempla ce que regardait Matsuko. Les valises. Ayame était gênée devant cette montage multicolore, elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle est emmenée avec elle autant d’affaire mais elle n’avait pas réussi à se décider ce qu’il fallait qu’en emmène ou non.

- On croirait que tu as apporté ta maison ! Commenta alors Matsuko en rigolant en avalant les derniers morceaux de sa sucette.

Ayame se mit à rougir sans trop savoir pourquoi mais afficha un léger sourire enfantin, elle ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt quand Matsuko se relevait, son bâton de sucette dans la bouche, une main sur la hanche et son regard braqué sur la jeune fille qui affronta son regard sans bouger.

- Tu veux que je te fasse faire le tour du campus ? Après avoir déposé tes affaires dans ta chambre bien sur…dit-elle. Parce que ce trimbalé dans Kuro avec toutes ces valises… Voyantes qui plus est !

Matsuko rigolait gaiement et cela inspirait confiance à Ayame qui n’avait pas l’habitude que les gens soient aussi ouverts avec elle, alors elle se releva d’un bond en s’étirant de tout son long comme l’ait fait un chat puis regarda Matsuko qui mastiquait dorénavant un petit pendentif en forme de Ying Yang.

- Ce serait super, dit alors Ayame en souriant elle-même. Et pour mes valises je suis tout à fait d’accord, je crois que j’y suis allez un peu fort en choisissant les affaires que je voulais prendre avec moi.

Elle rigola simplement en attrapant la plupart de ses valises aux sols prêtent à suivre Matsuko, qu’elle espérait serait sa première amie au sein de ce nouveau lycée.

Matsuko attrapa quelque valise d’Ayame avant de partir lui faire découvrir le lycée, elle l’en remercia d’un vague signe de tête reconnaissante. Elles marchèrent un moment silencieusement tandis qu’Ayame essayait de mémoriser le chemin qui la reconduirait vers ce parc qu’elle aimait bien.

- La vache ! Je ne m’en étais jamais rendu compte. ..Mais c’est vrai que c’est gigantesque ! S’exclama Matsuko en faisant sourire Ayame.
- Il est temps de te rendre compte, s’amusa Ayame tandis qu’elle voyait approcher un grand bâtiment de leurs yeux.

Elles continuèrent à marcher quand à nouveau Matsuko s’exclama :

- Oh ! J’ai oublié de te dire que les chambres peuvent être mixtes.

Ayame se mit à pâlir aussitôt. Mixtes ? On ne l’avait pas prévenu. Bientôt elle s’imagina installée dans un lit à côté de celui d’un garçon et fut parcouru de frisons.

- Galère, soupira-t-elle a mi voie.

Puis elle regarda ses valises à ses pieds, « J’espère que si c’est un garçon il n’aimera pas les bonbons » pensa-t-elle en se renfrognant légèrement comme une petite fille capricieuse. Matsuko riait pour sa part avant de pointer son doigt vers le haut du bâtiment, qui était maintenant tout près des deux jeunes filles, et elle lui appris que c’était le toit, elle précisa aussi qu’on y faisait des rencontres ce qu'Ayame ne comprit pas vraiment. Cependant elle remarqua son regard vers le toit, elle semblait pensive en le contemplant comme en se rappelant d’un souvenir.
Mais elle n’eut pas le temps de la questionner car c’était Matsuko qui reparlait la première, après quelques minutes où elle avait repris la visite du lycée.

- Ayame, lui dit elle en se tournant vers elle. Pourquoi es-tu à Kuro, si ce n’est pas indiscret ?

Ayame rêveuse leva le regard vers elle pour se plonger dans œil si envoutant et finalement souris avant de lâcher brusquement toutes ses valises sur le sol. Matsuko la prendrait sûrement pour une folle de s’arrêter ainsi mais elle comprendrait bientôt son geste.
Elle ferma les yeux en plaçant ses mains devant elle et petit à petit sa concentration augmenta, une fois qu’elle le fut suffisamment elle rouvrit soudainement les yeux tandis qu’une petite quantité d’eau se trouvait dans le creux de ses mains. Vérifiant que Matsuko avait bien vu son action elle agita les mains et l’eau disparut avant de toucher le sol.

- À cause de ça, répondit finalement Ayame en reprenant les valises. Je contrôle l’eau à ma guise, je peux en faire apparaître et m’en servir comme bon me semble.

Puis elle marqua une légère pose avant d’à son tour posé la question à la jeune fille qui l’accompagnait.

- Et toi Matsuko, pourquoi es-tu a Kuro ?

Elle sourit engageante en espérant qu’elle ne dérangerait pas sa guide par cette question et qu’elle accepterait de lui répondre. Elle était curieuse de savoir l’histoire de la douce et belle Matsuko qui avait la même gourmandise qu’elle.
Ayame remarqua seulement que maintenant elles se trouvaient dans un couloir plus étroit que les précédents et elles étaient entourés de portes où des numéros étaient inscrits. « Les dortoirs » compris aussitôt Ayame tandis que Matsuko lui demandait :

- euh…le numéro de ta chambre ?
- La 58, répondit Ayame sans hésitation.

Hier, elle avait regardé ce numéro pendant des heures, l’ayant appris par cœur par sécurité et attendant avec impatiente de découvrir sa chambre.

Ayame, rêveuse, le regard vers Matsuko pour se plonger dans son œil si envoûtant et finalement sourit avant de lâcher brusquement toutes ses valises sur le sol. Matsuko, intriguée, haussa un sourcil et fixa Ayame qui ferma les yeux en plaçant ses mains devant elle tandis qu'elle concentrait. Une fois qu’elle le fut suffisamment, elle rouvrit soudainement les yeux tandis qu’une petite quantité d’eau se trouvait dans le creux de ses mains. Matsuko écarquilla ses grands yeux, à la fois surprise et époustouflée par le tour de Ayame. Cette dernière agita les mains et l'eau disparut avant d'avoir toucher le sol.

« À cause de ça, répondit finalement Ayame en reprenant ses valises. Je contrôle l’eau à ma guise, je peux en faire apparaître et m’en servir comme bon me semble. » Pouvoir intelligent ! Matsuko se demandait si elle allait faire une démonstration de son pouvoir à Ayame si celle-ci lui posait la question.

« Et toi Matsuko, pourquoi es-tu a Kuro ? » La jeune fille sourit puis secoua la tête.
« Je te montrerais quand nous serons près d'une fenêtre. Là, on ne voit pas le ciel. » Et alors que Matsuko reprenait sa route vers la chambre d'Ayame, celle-ci lâcha le numéro de son lieu de repos:

« La 58. » Répondit-elle sans hésitation à la demande de Matsuko. Cette dernière sourit et, serrant sa poigne sur les hanses des valises, elle chercha une porte placardée du nombre 58.

Quand enfin, les deux filles trouvèrent, Matsuko ouvrit, laissa passer Ayame devant elle et l'aida à déposer ses valises couleur pétard sur l'un des lits. Puis Matsuko se dirigea vers la fenêtre et plaqua ses mains dessus. Elle fixa le ciel bleu qui rayonnait sous le soleil chatoyant. Se concentrant, elle fit passer un nuage devant le soleil. Geste qui fit baisser la lumière dans la pièce et la plongea à la limite de la pénombre.
Matsuko jeta un coup d’œil à Ayame qui fut intriguée. Puis, se concentrant de plus belle sur le ciel, Matsuko s'efforça de lâcher une larme. Bientôt, ce fut la pluie qui s'abattit sur le lycée, brisant le silence qui régnait dans les couloirs. Affichant un sourire, la jeune fille s'adossa à la fenêtre et regarda Ayame :

« Voilà pourquoi je suis ici., dit-elle, fièrement. La Météo m'est soumise. Enfin, elle est plus soumise à mes humeurs qu'à moi. » Termina-t-elle dans une grimace. Sous son sourire, le soleil revint, chassant la pluie et les nuages par la même occasion.

Matsuko ne laissa pas le temps à Ayame de s'installer : la visite était encore longue. Et oui, Kuro High School était un grand établissement.
Tout en reprenant la visite, Matsuko déclara :

« Je suis dans la Classe B. Et toi ? Tu sais en quelle classe tu es ? »