Une arrivée discrète [Matsuko Tanaka + libre]

Matsuko avait observé Menchi attentivement. Il avait soudainement exprimé de l'inquiétude. Cela s'était vu sur son visage. Puis il avait gloussé et ajouté :

« Vous ne pouvez rien pour moi... Je... je suis comme ça... » Il avait ponctué sa phrase par un petite rire et un haussement d'épaule.
Pensive, Matsuko n'avait tout bonnement rien rétorquer sur le coup. Mais au moment où elle allait le faire, elle s'arrêta nette : avait-il lu dans ses pensées ?

« Euh... Okay., dit-elle. Donc.. Et... » Elle essayait vainement de chercher un sujet, de quoi parler ! D'un bond elle se redressa et en fronçant les sourcils, les poings sur les hanches lui fit :

« Déjà, ne me vouvoie pas ! Non mais oh ! » Des nuages noirs apparurent.
« Oups ! Je me suis un peu trop énervée ! » Elle tenta de se calmer : n'y parvint qu'après un long moment. Elle se rassit et fit disparaître les nuages, arborant de nouveau un paisible sourire.

Plus elle pensait et plus il avait mal. Il se tenait trop près d'elle et étant donné qu'il était perturbé, son pouvoir c'était étendu

"Je..je ne veux pas te blésser mais...pourrais-tu d'arrêter de pensée ?"

Il fit les gros yeux et se concentra sur un truc...sur ses parents. Son petit mal de tête commença peu à peu à partir. Il garda sa main sur sa tête et soupira puis se souvenue prestement

"Il faut que j'aille voir la...euh...mince j'ai oublié..."

Il se leva en tenant sa valise et regarda autour de lui cherchant ce qu'il voulait faire

Il sursauta en la voyant s'enfuir et ne comprit rien. Il réagit un peu trop tard et tendit la main vers l'avant

"M...Matsuko ?"

Il était très étonné et ne savait pas quoi faire. Étrangement, il avait une sensation étrange de devoir la cherché et il se mit à courir pour essayer de la rattraper. Il passa entre les jambes des jeunes gens pour ne pas perdre de vue Matsuko

*Qu'est-ce que je fais ? pourquoi je lui courre après ?*

Il voulait s'arrêté mais cette sensation l'obligé de la rattraper

Matsuko avait traversé le hall et était entré dans un long couloir. Là, elle s'était accoudée au rebord d'une fenêtre et avait entamé une longue réflexion.
Pensive, elle porta sa main à son pendentif. Son fameux pendentif Yin-Yang. Que sa mère lui avait offert pour son anniversaire. Elle le trifouillait quand elle était indécise, pensive ou embarrassée.
Elle entendit un ploc ! suivit d'un plic ! puis enfin, elle se rendit compte que son évasion avait contraint la pluie à tomber. Elle soupira.

« Et dire que Menchi aurait pu être une nouvelle connaissance... Ouah ! Faut que j'arrête de penser ! » Se jura-t-elle mentalement. Elle se retourna, regarda le long du couloir : pas de Menchi, seulement quelques élèves qui discutaient en groupe. Elle souffla de soulagement. Ici, elle pouvait laisser son esprit divaguer sans qu'elle inflige un gros mal de tête à Menchi.

« Le pauvre... Ça doit pas être facile tous les jours... » Soudainement, elle entendit des « Pou- poussez-vous ! » ; « Laissez-moi passer ! » et vit une tête rousse traverser le groupe d'étudiants qui parlait. Menchi ?

Matsuko regardait les gouttes de pluies tomber quand elle entendit des pas de course, un bruit sourd - comme si un objet lourd venait de tomber - puis un léger et essoufflé :

« Je... Je... Je suis désolé... »

Sur le coup surprise, Matsuko ne réagit pas. Elle préféra cligner au moins dix fois des yeux avant de croire que Menchi était revenu.

« Mais... Mais... Je pensais que je pensais trop ? Et que donc... Tu avais mal à la tête ? Je croyais que... Mais enfin... » Une fois de plus elle ne trouvait pas ses mots. Elle secoua la tête et regarda Menchi et ses grands yeux orangés...

« Pourquoi es-tu revenu ? » Demanda-t-elle, toujours surprise. Ouah ! Quelle question.. Elle n'avait rien trouvé de mieux à vrai dire. Elle plissa les yeux, serra les poings : il fallait qu'elle fasse le vide s'il ne voulait pas avoir le même mal de crâne que tout à l'heure ! Mais faire le vide donnait le tournis à la pauvre Matsuko.
Elle inspira, expira puis rouvrit les yeux sur un Menchi toujours essoufflé. Le vide complet dans sa tête, s'efforçant de ne pas penser, Matsuko attendit sa réponse.

Matsuko regardait attentivement Menchi. Il disait que c'était de sa faute si elle était partie. Puis il tomba par terre et reprit sa valise contre lui. Visiblement, il se concentrait.

« Tu sais... Tu es la... Seule personne qui me parle..., ajouta-t-il en serrant sa valise contre lui. Et ne t'en fais pas, je ne peux pas empêcher tout le monde de penser... Il faut que je me contrôle. »

Matsuko sourit, inspira une grand bouffée d'oxygène, expira puis avoua :

« Si on y réfléchit bien, ce n'est pas entièrement de ta faute. Je m'emporte souvent très facilement. Et je suis une machine qui pense tout le temps. Donc, pour toi, ce n'est pas évident. Mais c'est vrai que tu ne peux pas empêcher les gens de penser. Mais ces derniers peuvent limiter leurs réflexions. » Trouvant que son discours était à la fois trop long et trop compliqué, elle fit plus court :

« En gros, tu te contrôles, je pense moins comme ça, on fait moins de dégâts tous les deux ! Ok ? » Elle l'aida à se relever et lui tendit la main comme signe d'accord. La Tanaka lui fit un clin d'œil tout en souriant.
Un rayon de soleil vint éclairer leur poignée de main.